La prise de médicaments de manière régulière suppose de la part du malade une attention de tous les instants, ainsi qu’une organisation précise. Dans bon nombre de cas, cette organisation se rajoute aux contraintes exercées par la maladie sur l’organisme. D’où l’importance de trouver des leviers pour améliorer la qualité de la prise en charge.

Retour sur les grands principes de la prise en charge médicamenteuse

La prise en charge médicamenteuse du patient suppose un processus long et complexe, en plusieurs étapes. Certaines pharmacies dédiées à l’accompagnement du patient proposent ainsi un programme spécifique aux patients ayant un traitement régulier, comme on peut le voir par exemple sur ce site. Au sein des établissements de santé, elle fait l’objet d’une véritable politique, en lien avec des questions de qualité et gestion des risques. Cette organisation rigoureuse poursuit ainsi plusieurs objectifs :

  • D’une part, l’utilisation sécurisée et efficiente du médicament par le patient.
  • D’autre part, la contribution des établissements de santé à la politique de santé publique de sécurité sanitaire. Pour cela, les établissements concernés doivent permettre la remontée d’informations, que ce soit au niveau régional comme au niveau national le cas échéant.

Pour en savoir plus au sujet de la qualité de la prise en charge médicamenteuse au sein des établissements de santé, on aura tendance à renvoyer à l’arrêté du 6 avril 2011.

Quelles sont les principales étapes de la prise en charge ?

Comme nous avons pu le voir plus haut, le processus de prise en charge comprend plusieurs étapes que l’on peut décliner de la manière suivante :

  • 1 – La prescription médicale des médicaments.
  • 2 - La validation pharmaceutique.
  • 3 - La dispensation des médicaments.
  • 4 - L’administration des thérapeutiques, qui se fait généralement sous l’assistance d’un personnel infirmier diplômé d’État (IDE).
  • 5 - L’information et le conseil sur le bon usage des traitements.

La prise en charge médicamenteuse au regard des maladies chroniques

La prévalence (ou nombre de cas) des maladies chroniques a tendance à augmenter progressivement avec l’allongement de l’espérance de vie. Ainsi, la plupart des études montrent que la présence simultanée d’au moins deux maladies chroniques survient plus facilement dès l’âge de 75 ans. D’où l’importance d’une prise en charge de ces patients, qui rentrent dès lors dans un processus continu (identification du patient, information, dialogue et évaluation, planification des soins, suivi et réajustement avec le patient et son entourage, etc…).

Là aussi comme dans le cas d’une prise en charge médicamenteuse « classique », plusieurs étapes sont à respecter  :

  • 1 – Identifier les personnes âgées désignées comme « polypathologiques » : dans ce cas de figure, le médecin traitant s’associe généralement avec le pharmacien pour identifier les personnes âgées de 75 ans et plus, disposant actuellement d’au moins 3 maladies chroniques.
  • 2 – Évaluer les problèmes médicaux et la situation personnelle du patient : cette étape vise à mener sur un même pied d’égalité la révision des pathologies chroniques et des traitements, l’évaluation de la situation du patient, ainsi que la prise en compte (le plus souvent par le biais d’un entretien) des priorités et préférences du principal intéressé.
  • 3 – En cas de besoin : élaborer un PPS (Plan Personnalisé de Soins) : dans cette étape, sont impliqués les professionnels de santé tels que le médecin traitant, ainsi que les autres professionnels de proximité et à domicile. L’objectif est de parvenir à planifier des actions de soins et d’aides en situation complexe.
  • 4 - Assurer un suivi ainsi qu’une réévaluation : l’objectif est de délivrer un suivi médical cohérent à plusieurs prescripteurs.

Des process et outils pour des traitements au long cours

Pour accompagner le traitement des maladies chroniques, certaines structures développent des process et outils apportant une réponse immédiate et efficace aux difficultés rencontrées lors de la prise d’un traitement médical. Parmi ces outils : un accompagnement personnalisé, une alerte de renouvellement des ordonnances ou encore la préparation automatisée de piluliers pour des médicaments ordonnés. De cette façon, certaines contraintes liées à la prise des médicaments sont tout simplement évacuées.

Le pilotage d’un traitement médical peut dès lors se présente sous cette forme :

  • La mise en place : durant cette étape, le patient échange avec un professionnel docteur en pharmacie, qui devient le référent officiel. C’est ce même professionnel qui se charge d’étudier le traitement en cours et de proposer la solution la plus adaptée aux besoins du patient.
  • La gestion pratique : pour éviter les interférences et les oublis, un document est édité sous la forme d’une feuille d’administration, qui récapitule les traitements complexes (prescription et commande de médicaments, etc.).
  • Le suivi du traitement : tous les mois, le référent prend contact avec le patient pour faire le point sur le traitement en cours. Ce rendez-vous permet d’anticiper certaines échéances spécifiques (comme le renouvellement d’ordonnance) et d’organiser la prochaine livraison.